Le journal de treize heures risque de s’emparer des premières baignades et des solutions anti-moustiques, flûte, crotte, arrêtez de me déposséder. Et puis je me suis dit, hormis le rosé, le ventilo, les pieds dans l’eau, hormis les fruits frais, l’air conditionné, les parasols et les Mars glacés, que nous évoque l’été ?

Au même moment, flirtant dangereusement avec les sites de e-commerce et les soldes alléchantes, je vois passer la Une du numéro Hors Série des Inrocks spécial Sexe qui sortira le 2 juillet (ceci n’est pas un partenariat), avec sa jolie cover girl qui nous ravit de son cucul charnu et cette impatience soudaine de vouloir me le procurer, le magazine pas le cucul. D’abord parce que c’est une mine d’informations hyper documentées sur le sujet, mais aussi parce qu’on y découvre des pratiques toutes plus WTF les unes que les autres – me vient la réminiscence de cet instant sous un soleil au zénith, presque invisible sous ma 50, à feuilleter les pages d’un précédent numéro, quand soudain le tsunami, le choc, la mandale : il existe des gens excités par les pets, qui se font péter dessus, qui paient pour voir des vidéos de culs qui pètent. À l’écrire, je crois même me souvenir que j’ai déjà abordé le sujet dans un autre texte, sans doute que mon chemin thérapeutique pour gommer le trauma se trouve ici, dans la narration sans fin de cette découverte qui a scellé ma misanthropie. Et j’ai reçu ce message d’une amie proche que j’aurais épousée si je n’avais pas été à ce point hétéro : « Laura, j’ai tellement envie de me faire pilonner que même Nagui a une petite vibe Channing Tatum. » Ça s’impose à moi comme une évidence : ce papier sera sur le sexe mes mignons. Je sais que c’est un thème qui rassemble, et ça changera un peu de mes complaintes hémorragiques financées par vos petits pécules pour vous raconter mes tocs et ma charge mentale – une petite parenthèse récréative, causons zizis tutti quanti.

Je ne sais même pas par quel bout prendre le truc – sans mauvais jeu de mot – tant les sujets dans le sujet sont nombreux. Jérôme me dirait, un peu acide : « Sinon fais la synthèse de ton dernier apéro filles et t’auras ce qu’il faut pour gratter quelques pages, non ? » Je sais que c’est un vrai point, ça, la propension qu’ont les amies à tout se raconter de leur intimité dans les détails (ou presque) à chaque fois qu’elles se retrouvent entre elles, très souvent avec une hiérarchie bien établie des sujets à traiter : les enfants, le taf, les rides, les cheveux, la bite.

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