LETTRE AU PÈRE NOËL
Je sais que j’ai un sens du timing bien à moi et qu’à l’heure où je t’écris tu dois carburer à la poudre blanche – pas la neige – pour essayer de boucler dans les temps tous les paquets avec tes lutins (faut quand même être un peu con pour s’entourer de nains en legging quand on voit le taf à abattre mais je ne vais pas t’apprendre ton métier).
J’espère au moins que ton staff est au complet, qu’ils n’ont pas décidé de faire grève comme ces coquins de la SNCF alors qu’il n’y a techniquement pas de gouvernement en place et que les seuls à morfler vont encore être les pauvres gens qui attendent cette parenthèse des fêtes comme un masque à oxygène dans l’asphyxie ambiante. Bref. Nous ne sommes pas là pour parler politique tu me diras, on se passera bien de mes commentaires par ailleurs, dans ma maison avec jardin et mes cheveux qui sentent l’après shampoing à soixante balles.
Si je t’écris c’est d’abord, tu l‘auras compris, pour te soumettre ma liste. Oui j’ai été sage, très, toutes les fois où tu m’as entendue dire le contraire à Jérôme c’était dans le cadre d’un jeu de rôle. Bon, j’ai peut-être collé mon chewing-gum sur la poignée du SUV d’un connard sur le parking Picard et fait pipi dans la piscine de Sabrina et Antoine mais sans ça, je suis irréprochable, promis petit papa Noel. Je préfère toutefois te prévenir, la liste n’est pas banale, ça sera aussi l’occasion de voir si ta magie est bien réelle parce que c’est rigolo deux minutes de te voir sauter sur les nuages avec ton traineau mais si t’es seulement là pour déposer sous les sapins des colis Amazon et des jouets fabriqués par des cambodgiens qui ont encore leurs dents de lait, je vais peut-être me fendre d’un petit courrier pour balancer les emplois fictifs sous ton chalet. Merci donc de prendre cette missive à cœur et de ne pas la jeter dans le poêle à bois sous peine de finir à poil dans le bois. Trop ? Pardon.
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Les Murs
Les Murs
