Je ne me donne pas autant de mal à faire sauter tous les verrous dans mes écrits pour finalement vous duper sur l’état de mon inspiration du jour. Je vous dois au moins d’être honnête là-dessus.
Nous sommes le 31 janvier et d’un point de vue strictement calendaire, le mois s’arrête ce soir et j’ai beau chercher toutes les issues possibles je n’en vois aucune sinon : je dois publier mon second papier de février aujourd’hui. J’ai failli écrire today pour la rime mais Louis mon agent m’a dit que ceux qui parlent en franglais sont des fils de pute et comme il a souvent raison, je l’écoute. Sauf quand il pense qu’il est viril en Mini Cooper mais ce n’est pas le sujet. Et puis, je suis allée chez mon amie Al ce matin pour faire mes ongles quand, alors que nous étions en train de gaiement dire du mal de nos enfants et de nos maris, celle-ci me lâche – comme s’il s’agissait d’une information sans impact – qu’avant de mettre les assiettes au lave-vaisselle elle les pose au sol pour que son chien les lèche. Hein ?
Nuque raide, tête lourde, bourdonnements et souffle court. Al me demande si je veux m’allonger, je lui dis que ça va passer, elle me dit que j’en fais trop, je lui dis qu’elle me dégoute, on glousse. Et dans ma tête je refais le film de la dernière fois où nous avons diné chez elle et j’ai envie de me gargariser à la javel.
Ceux qui me suivent depuis un moment ne l’apprennent pas en lisant ces lignes : j’ai hérité de quelques tocs en lien avec la saleté qui ne me facilitent pas franchement le quotidien. Et je réalise que je vis en décalage perpétuel avec la majorité des êtres humains qu’inévitablement je considère comme crados. Pas facile. Je tiens un truc. Devant mon ordi, mes doigts fraichement vernis posés sur le clavier je me dis alors, pourquoi ne pas écrire sur ces choses indiscutablement dégueux à mes yeux. À bon lecteur.
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