LETTRE À L'ÉTÉ

Nous sommes le 2 juillet et, le clavier sur les genoux, les genoux sous le plaid, je tamponne le bout de mon nez avec un vieux Kleenex d’une main, je me gratte le menton de l’autre. Je pense à cette lettre que je suis censée écrire mais dont j’ignore encore qui en sera le destinataire.

Les Murs
4 min ⋅ 03/07/2024

J’ai le choix. Resservir la même soupe indigeste – bien qu’utile – vue partout, dire que le RN c’est les méchants et que les méchants c’est mal. Que nous sommes tous des êtres humains et que l’amour est plus grand blablabla. Le pipi dans le violon, l’air brassé, tout ça. Mais je souffle, lasse, fatiguée par toute cette crasse ambiante qui nous écrase depuis des mois, fatiguée de chercher l’espoir dans les moindres recoins de ce monde, de croire en l’amour éternel entre les Hommes, fou rire.

On regarde la télé avec l’époux, Ciotti bombe le torse en jappant comme le roquet qu’il est, prêt à sucer tous les chibres du gouvernement pourvu qu’il garde un trône à Nice. La pluie tombe en seau dehors et l’époux tombe de sommeil, il est 21 heures, la vida loca. Cette soirée sent l’hiver mais je l’écrivais plus haut, nous sommes le 2 juillet alors je me dis que tout compte fait c’est peut-être à toi que je dois m’adresser.

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Les Murs

Par Laura Isaaz Thion

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