Les Murs

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Par Laura Isaaz Thion
1 août · 3 mn à lire
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LETTRE À MON CUL

J’ai soupiré – comme souvent ces jours-ci – te laissant t’engourdir jusqu’à l’escarre devant mon clavier.

Lasse de chercher l’espoir dans les moindres recoins de ce monde, de croire en la beauté de l’âme pour me retrouver devant des images d’enfants morts sous les missiles, d’un bébé retrouvé dans une valise à la gare, de ce faux médecin déguisé dans un hôpital pour examiner des mineures. Lasse d’un monde où on découvre que même l’Abbé Pierre avait des marmites au ionf. Fun fact, à une lettre près je m’appelais Phion. Dis-moi que Taylor Swift soutire des nudes à ses fans de CM1 et je préfère te prévenir, je ne suis pas certaine de pouvoir en encaisser davantage. Par chance, nous respirons un peu depuis vendredi dernier avec ces JO qui – il faut bien le reconnaitre – sont une récré psychique pour nous tous.

J’aurais pu dédier cette lettre à Léon, marchand de rêve comme surnommé par la toile active, et lui dire qu’il rejoint de ce pas la liste des invités à ma table si je devais organiser le diner de mes rêves. À côté de qui ? J’y reviens. Mais j’ai préféré aller là où on ne m’attend pas. Comme le jour de mon permis de conduire.
Tu me diras, on est loin des correspondances d’antan, l’alphabet comme des boucles dessinées à la plume, des déclarations brûlantes et des mots à cinq syllabes. Certains diront que c’est culotté de m’adresser à toi, alors qu’il y a mille façons sans doute de rendre cette épistole moins triviale. Mais ma tête est malade.

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