Têtue, maniaque, épidermique, abrupte, ouais, procrastineuse, râleuse, j’ai un petit paquet de défauts épinglés au col et dont on pourra un jour faire l’inventaire si ça vous botte mais s’il y a bien une qualité dont je peux me targuer sans grands efforts c’est de ne pas être une mytho.
Enfin pas une vraie quoi. J’ai un truc avec le mensonge, une aversion réelle. Parmi les préceptes éducatifs que je martèle aux gosses il y a trois choses ; sois gentil, lave-toi les mains, ne mens pas. Et souvent même dans les courtes mais intenses rixes familiales où il suffirait d’un rien pour que ça finisse en podcast Hondelatte Raconte, je m’entête à expliquer que je serais toujours moins mauvaise si on vient m’avouer une connerie que si j’apprends qu’on m’a menti. Bref. J’insiste bien là-dessus. Je suis quelqu’un d’honnête, j’ai été élevée par un père capable d’appeler l’URSSAF pour savoir s’il ne leur doit pas de l‘argent ou qui m’engueule si je rajoute une demi-heure sur le disque bleu quand je me gare. Je dis la vérité, au point d’ailleurs qu’il m’a souvent été reproché d’être trop franche. Et il m’a fallu quelques années pour comprendre en effet que la ligne de crête entre la franchise et la méchanceté est infime et que tout dire n’a pas forcément grand intérêt. Maintenant il m’arrive parfois de préférer enrober un peu le propos en mentant pour ne pas blesser. Par exemple à ma vieille amie quand je lui dis que son mec est charmant alors que c’est un monstre de narcissisme avec la maturité émotionnelle d’un enfant de moyenne section. Ou à mon père quand je lui répète que j’adore le portrait qu’il a fait de moi, alors qu’on dirait la girafe dans Madagascar. Mais sinon, globalement, je dis la vérité.
Voilà, faites ce que vous voulez de cette info dont on se cogne un peu au final puisque comme je suis une femme – de facto - je suis aussi un peu mytho. Non ? Je ne sais pas, j’ai pourtant l’impression que c’est une règle à laquelle il est assez raide d’échapper.
...